Une surreprésentation des styles d’attachement insécurisant est observée chez les survivants de traumas interpersonnels subis durant l’enfance. Notre modèle (Godbout et collaborateurs, 2006, 2007, 2009) stipule que les traumas interpersonnels vécus en enfance risquent de mener au développement de représentations d’attachement empreintes d’insécurités qui, en retour, sont liées à une augmentation de la détresse psychologique et à une diminution de la satisfaction conjugale. Ainsi, confrontés à des situations qui activent leurs schémas d’attachement, les survivants tendent à démontrer des conduites d’attachement marquées par l’évitement de la proximité et/ou empreintes d’angoisses abandonniques. En retour, ces insécurités d’attachement expliqueraient l’exacerbation des séquelles des traumas et l’apparition des symptômes de détresse psychologique et conjugale. Or, des facteurs de protection interpersonnels, telle que le soutien parental lors du dévoilement d’une agression sexuelle, peut infléchir significativement la trajectoire des séquelles conjugales.
Pour en savoir plus:
Godbout, N., Sabourin, S., & Lussier, Y. (2007). La relation entre l’abus sexuel subi durant l’enfance et la satisfaction conjugale chez l’homme. Canadian Journal of Behavioural Sciences, 39, 6-59.
Godbout, N., Sabourin, S., & Lussier, Y. (2006). Early abuse experiences and subsequent gender differences in couple adjustment. Violence and Victims, 21(6), 747-764.
Godbout, N., Dutton, D., Lussier, Y., & Sabourin, S. (2009). Early experiences of violence as predictors of intimate partner violence and marital adjustment, using attachment theory as a conceptual framework. Personal Relationships, 16, 365-384.
Godbout, N., Lussier, Y., & Sabourin, S. (2014). Childhood sexual abuse and subsequent psychological and interpersonal distress: The role of parental support. Child Abuse and Neglect, 38, 317-325.