Confronté à un trauma interpersonnel, l'individu se retrouve typiquement en état d'urgence, avec une activation des systèmes biologiques associés à la survie, une grande anxiété et un rétrécissement de sa capacité de présence attentive à son monde intérieur et au monde extérieur, au profit de mécanismes de survie. Les traces mnémoniques du trauma, empreintes d’émotions, de cognitions et de sensations négatives, peuvent ensuite être réactivées ou revécues comme des flashbacks, des pensées intrusives, des sentiments douloureux et d'autres répercussions post-traumatiques (Godbout et Briere, 2012). Ces réactivations conduisent souvent à des états durables de détresse, de stress, de peur, de dépression ou de colère, susceptibles d’entraver les capacités de présence attentive au profit de stratégies d’évitement expérientiel qui permettent de se couper de la souffrance. Dans ce contexte, la présence attentive peut s’avérer une cible d’intervention efficace auprès des survivants de traumas interpersonnels afin d’améliorer leur santé psychologique, sexuelle et relationnelle.
Pour en savoir plus:
Briere, J., Hodges, M., & Godbout, N. (2010). Traumatic stress, affect dysregulation, and dysfunctional avoidance: A structural equation model. Journal of traumatic Stress, 23, 767-774. doi: 10.1002/jts.20578
Godbout, N., Bigras, N., & Dion, J. (2016). Présence attentive et traumas interpersonnels subis durant l’enfance. Dans S. Grégoire, L. Lachance et L. Richer (Éds.). La présence attentive (Mindfulness): État des connaissances théoriques, empiriques et pratiques (pp. 229-246). Québec, Qc : Presses de l’Université du Québec (PUQ).